Semaine 4, jour 3 au collège NH dans un coin de la galaxie
Deux constatations.
D’abord la pédagogie de manque.
J’ai fait beaucoup de choses aujourd’hui (les autres jours aussi, mais c’est juste pour introduire les faits), depuis la préparation d’une séquence en Français sur les “récits d’enfance et d’adolescence” à destination des élèves de troisièmes, jusqu’à la finalisation de ma liste des livres à acheter, en passant par de micro interventions auprès des élèves (monsieur mon sac est coincé, monsieur c’est quoi mon mot de passe, ta date de naissance, c’est quoi ma date de naissance, monsieur je peux imprimer). Je n’ai pas vu le temps passer. Mais ce que je retiens, c’est cette intervention auprès d’une élève de sixième en carafe quant à une recherche sur Iannis Xenakis ; date de naissance, de mort, deux oeuvres majeures. Lui apprendre un parcours balisé, depuis l’ouverture d’un moteur de recherche (non, je te jure il n’y a pas que Google) jusqu’à la citation des sources en bas de page, via un utile recoupement des informations entre Wikipédia et le site officiel du compositeur, a été un vrai beau moment. Qu’a-t-elle retenu ? Impossible de répondre sans évaluation. Et pourquoi elle ? D’autres avaient besoin de moi, je le constate chaque jour. Intervenir auprès d’un élève, puis auprès d’un autre ? Pourquoi ne pas envisager un cours commun. C’est une idée de séquence pédagogique ; certes, il faut l’améliorer, mais l’idée reste la même. Mais à quelle place dans l’emploi du temps ? Accompagnement personnalisé ? Et Dieu, dans tout ça ?
Deux constatations.
D’abord la pédagogie de manque.
J’ai fait beaucoup de choses aujourd’hui (les autres jours aussi, mais c’est juste pour introduire les faits), depuis la préparation d’une séquence en Français sur les “récits d’enfance et d’adolescence” à destination des élèves de troisièmes, jusqu’à la finalisation de ma liste des livres à acheter, en passant par de micro interventions auprès des élèves (monsieur mon sac est coincé, monsieur c’est quoi mon mot de passe, ta date de naissance, c’est quoi ma date de naissance, monsieur je peux imprimer). Je n’ai pas vu le temps passer. Mais ce que je retiens, c’est cette intervention auprès d’une élève de sixième en carafe quant à une recherche sur Iannis Xenakis ; date de naissance, de mort, deux oeuvres majeures. Lui apprendre un parcours balisé, depuis l’ouverture d’un moteur de recherche (non, je te jure il n’y a pas que Google) jusqu’à la citation des sources en bas de page, via un utile recoupement des informations entre Wikipédia et le site officiel du compositeur, a été un vrai beau moment. Qu’a-t-elle retenu ? Impossible de répondre sans évaluation. Et pourquoi elle ? D’autres avaient besoin de moi, je le constate chaque jour. Intervenir auprès d’un élève, puis auprès d’un autre ? Pourquoi ne pas envisager un cours commun. C’est une idée de séquence pédagogique ; certes, il faut l’améliorer, mais l’idée reste la même. Mais à quelle place dans l’emploi du temps ? Accompagnement personnalisé ? Et Dieu, dans tout ça ?
Ensuite, l’évident manque de formation.
Elève malvoyante, C. est du genre à se coller le nez à l’écran pour lire un texte. Elle est venue me chercher parce qu’elle ne trouvait pas Open Office, que je lui ai démarré en configurant le texte avec une police de caractère XXL. Elève en SEGPA, elle est très suivie : en classe par des professeurs disciplinaires spécialisés, hors classe par une Assistante Vie Scolaire pour du soutien. Ce qui me choque un peu, c’est qu’au CDI, on la laisse tomber. Plus de prof spécialisé, plus d’AVS. Je n’ai aucune formation pour m’occuper correctement de cette môme. Certes, n’étant trop manchot avec un PC, je sais comment lui faciliter le travail, mais j’ai pu constater combien il était difficile de gérer un cas comme le sien (allez lui dire de prendre un dico, de saisir une adresse Web, etc.) tout en m’occupant des autres élèves et du CDI dans son ensemble. Alors de deux choses l’une : ou l’on considère le CDI comme un “sous-lieu” éducatif (possible), ou l’on me fait toute confiance dans la prise en charge de ces mômes (possible aussi, d’autant que ça arrange bien). Ma récompense : elle a terminé juste à temps, impression comprise, d’écrire ces quelques malheureuses lignes. Et elle était très contente.
Mais moi, non. Enfin, pas complètement.
J’ai relancé Mme la Principale dans le but d’intervenir auprès des élèves dans le cadre de l’accompagnement, non plus personnalisé mais éducatif. Différence majeure, ce dernier est sur la base du volontariat des élèves. Un créneau semble se libérer avec une collègue d’histoire-géo qui veut mettre l’accent sur la méthodologie. Et ça me va très bien. Si on arrive à mettre en commun nos compétences et faire en sorte que les gamins apprennent à apprendre, apprennent à rechercher et apprennent à restituer, on n’aura pas fait ça pour rien.